vendredi 23 octobre 2015

Internet Modifie le Cerveau




Les nouvelles technologies modifient le fonctionnement du cerveau grâce à sa plasticité

Notre cerveau, éminemment plastique, se serait déjà adapté à l’usage intense de ces nouvelles technologies, comme il se serait adapté dans le passé à l’invention de l’écriture ou au développement de la lecture. Elles auraient modifié le fonctionnement de notre mémoire, de notre attention, nos rapports à l’apprentissage, et plus profondément notre intelligence, notre façon d’appréhender le monde et de le penser.

Les recherches récentes en neurosciences ont démontré que par la plasticité du cerveau, les connexions neuronales se modifiaient en permanence en fonction des expériences vécues, mais aussi des outils qu’on utilise.

Passer du temps à jouer en ligne, à naviguer d’un site à l’autre, à lire ou à entretenir ses réseaux sociaux a des impacts différents sur le cerveau. Loin d’être figé, celui-ci évolue sans cesse grâce à sa plasticité.

Le travail du cerveau consiste, schématiquement, à intercepter, mémoriser et traiter les informations qui lui parviennent depuis tous les capteurs sensoriels (nez, bouche, oreille). Devant un écran c’est l’œil qui est mis à contribution. Or, il est établi que la connexion œil-cerveau est peu adaptée à cette façon de lire : le temps de traitement d’une information visuelle est augmenté de plus de 30% sur un écran. En conditions habituelles, lorsqu’il lit, l’œil humain ne peut distinguer que quatre à six signes à la fois lors d’une “fixation oculaire” qui dure environ deux cents cinquante milli-secondes. Devant un écran, l’œil s’affole. Les signes sont beaucoup plus nombreux en termes de formes et de couleurs, ils surgissent, captent, sont furtifs et demandent une attention accrue.

Internet et le stress


Une étude de PewResearch réalisée en janvier 2015, constate que l’utilisation d’Internet en général et l’utilisation des médias sociaux en particulier n’est pas aussi stressante que certains l’ont affirmé par le passé.

On vit aujourd’hui dans un monde connecté où les réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter et d’autres ont une importance pour partager et découvrir des expériences numériques. Si certains ont affirmé qu’ils étaient à l’origine d’une augmentation du stress, les conclusions de cette étude tempère les choses sans toutefois écarter des conséquences sur la santé.

Globalement, l’utilisation fréquente d’Internet et des médias sociaux n’est pas un facteur de stress élevé. Dans le même temps, les données montrent qu’il y a des circonstances où l’usage social de la technologie numérique augmente la sensibilisation de l’individu aux événements stressants de la vie des autres. Ceci veut dire que les utilisateurs qui se sentent plus stressés ont des niveaux plus élevés de conscience des événements stressants de la vie des autres.

Ainsi des événements, qui pourraient accroître le niveau de stress sont par exemple des informations personnelles publiées sur Facebook ou d’autres réseaux sociaux :

* L’annonce d’un décès d’enfant, d’un proche, d’un ami ou d’un conjoint,
* L’annonce d’une hospitalisation, de blessures graves,
* La découverte d’enquêtes policières et des arrestations.


Internet active de nouvelles zones du cerveau


Le cerveau grâce à son élasticité se développe au gré des nouvelles informations. À chaque apprentissage ce sont de nouveaux circuits de neurones qui se mettent en place, permettant au cerveau de s’adapter aux changements.

Les jeunes seraient plus réactifs, plus aptes à prendre des décisions et surtout plus créatifs. Les jeunes de cette génération qui écrivent en langage texto, pensent aussi en langage texto : ils développent un esprit de synthèse, sont capables de traiter plusieurs sujets en même temps ; ils approfondissent moins, mais ils associent les idées entre elles de façon complètement nouvelle. Le cerveau humain est en train de s’adapter.

Moins d'effort de mémorisation avec Internet


Les personnes qui s’habituent à utiliser Internet comme source d’informations et de fait, comme mémoire externe, ont tendance à faire moins d’effort pour mémoriser. La façon d’utiliser la mémoire à court terme est en train de changer. L’une des conséquences est qu’il y a moins de transferts d’informations vers la mémoire à long terme, mémoire de stockage qui nous permet de construire nos valeurs.

La mémoire à court terme est, avec le Web, plus vite saturée : à tout moment, l’internaute va chercher des informations sur différents liens, lire les textes en diagonale, choisir entre tel ou tel contenu multimédia… De quoi surcharger son cerveau.

C’est aussi vrai pour celui ou celle qui jongle entre les mails, les réseaux sociaux comme Facebook, les sites de documentation : être “multitâche” n’aide ni à mémoriser ni à se concentrer. Pour l'instant, le cerveau ne s'est pas encore adapté aux tâches simultanées.

Les quelque deux cent mille informations visuelles qui parviennent au cerveau toutes les secondes sont beaucoup plus difficiles à mémoriser, parce qu’elles ne lui parviennent pas avec la même cadence, avec la même cohérence.

Sur Internet beaucoup trop de données font perdre le fil, interrompent les processus cérébraux. Cela se traduit directement par une surchauffe de la mémoire de travail.

L’apprentissage scolastique, l’intelligence du “par cœur“ n’ont plus cours. La question n’est plus de mémoriser le savoir, d’autant que le savoir est disponible partout, tout le temps.


La lecture à l’écran n’active pas les mêmes zones du cerveau


Le Web habitue à une lecture fragmentée au détriment d’une lecture linéaire, ce qui nuit à la compréhension et disperse l’attention. À cause de cette pensée distraite, de cette lecture en diagonale, on lit 25 % plus lentement que sur papier.

Lire sur écran sollicite uniquement la zone liée à la prise de décision et à la résolution de problèmes. Avec les tablettes ou les smartphones, en passant beaucoup de temps avec des textes sous les yeux, les zones cérébrales activées sont différentes qu’avec un livre. Tout simplement parce qu’à l’écran, la lecture est complexe, elle demande des efforts pour savoir s’il faut ou non cliquer sur un lien pour aller plus loin dans le texte.

En parcourant un livre le cerveau fait appel aux régions du langage, de la mémoire et du traitement visuel.


Internet crée une dépendance


Selon l'étude menée par l'université de Salford en Angleterre pour l'organisme Anxiety UK en juillet 2012, 45% des personnes interrogées se déclarent "inquiètes ou mal à l'aise" quand elles ne parviennent pas à accéder à leur compte Facebook ou à leur boîte mail. Et 60% ressentent le besoin d'éteindre leur téléphone, ordinateur ou smartphone pour avoir la paix. Une personne sur trois avoue qu'elle doit le faire plusieurs fois par jour. Une dépendance qui joue sur le sommeil, puisque 66% des sondés ont des difficultés pour s'endormir après avoir surfé sur un réseau social.

Selon une étude Mobile Mindset portant sur 750 personnes en Californie, la plupart des moins de 50 ans vérifient leur SMS, mails et comptes "tout le temps" ou "toutes les 15 minutes". Il s'est avéré que les utilisateurs étudiés présentaient les traits d'un caractère "compulsif". 73% des personnes paniqueraient si elles perdaient leur portable.

D’après les études menées en psychiatrie, il y aurait tout de même un trait commun à tous les cyber-dépendants : en plus de cette addiction, ils souffrent de troubles du comportement tels qu’une phobie sociale ou des crises de panique.

Consulter Internet de façon compulsive peut entraîner une dépendance. On guette l’information ou le message excitant, qui, lorsqu’il arrive, fonctionne comme une récompense. Et cela donne envie d’y retourner toujours davantage au risque de se couper de la vraie vie.

De plus, la moindre contrariété comme un courriel qui n’arrive pas ou un manque de temps pour aller surfer sur la Toile, peut rendre la personne irritable, l’empêcher de se concentrer sur son travail ou sur ses études.

La nomophobie est une relation de dépendance relative, voire d’addiction des personnes angoissées à l’idée de se retrouver sans leur téléphone fétiche.

La nomophobie et également le phénomène FOMO (Fear of Missing Out) qui est le fait de contrôler en permanence ses réseaux sociaux de peur de rater quelque chose, sont assimilables à une forme de dépendance.

De nombreuses expériences et témoignages d’utilisateurs de ces technologies montrent que la privation de ces objets et plus largement de l’accès à internet affecte les individus à différents niveaux. Car l’objet n’est pas simplement un outil de communication mais il est devenu le support d’un nombre important des données personnelles et une fenêtre qui les connecte constamment à leurs proches et amis, ce qui leur donne le sentiment de ne plus être complet quand ils en sont privés.

Cela favorise ainsi la création d’un lien fort d’appartenance psychologique qui peut même aller jusqu’au lien affectif avec l’objet. Des psychologues de services d’addictologie ont ainsi constaté chez les utilisateurs les plus accros et notamment chez les plus jeunes, l’apparition de sentiments d’isolement et un repli sur soi ainsi qu’une angoisse liée au fait d’en être coupé.

Chez les enfants. C’est ainsi qu’on peut devenir dépendant de son smartphone, avec le besoin de le consulter en permanence, de façon compulsive. L’attention des enfants doit plus que jamais être éduquée, pour apprendre au cerveau à hiérarchiser ses priorités, et se concentrer sur l’activité la plus pertinente : un texte qu’on est en train de lire par exemple.


Les jeux vidéo et les réseaux sociaux


La consommation excessive d'écrans à l'adolescence n'est, en règle générale, pas le signe de troubles psychologiques. En revanche, c'est vrai que la fréquentation excessive des écrans peut nuire à d'autres activités, et les parents doivent la réguler.

L'Académie américaine de pédiatrie a proposé en 1999 un guide pour les parents :

* Pas d'écran avant 2 ans. Les spécialistes s'accordent aujourd'hui à parler de 3 ans).
* Une heure par jour entre 3 et 6 ans, 2 heures entre 6-9 ans et 3 heures au-delà.

Mais il s'agit de temps réel global, incluant la télévision, l'ordinateur pour jouer, l'ordinateur pour travailler, la console portable.

Les parents doivent cadrer le temps de jeu parce qu'à l'adolescence, les jeunes n'ont pas encore acquis la possibilité de réguler eux-mêmes leurs impulsions. Ils ont de la difficulté à suivre les décisions qu'ils jugent pourtant les plus raisonnables pour eux. C'est pourquoi les parents doivent veiller à ce que les jeux vidéo n'occupent qu'une partie du temps de loisirs.

Mais en même temps, cadrer est totalement insuffisant. Parce que les jeux vidéo comportent beaucoup d'aspects positifs et que les parents ont tout à gagner à s'y intéresser. Quand les parents accompagnent en s'intéressant aux jeux de leurs enfants, ils savent cadrer avec beaucoup plus d'intelligence et d'efficacité. Cadrer sans accompagner est aussi inutile que vouloir accompagner sans cadrer. Les deux sont indispensables.

La pratique des jeux vidéo, comme celle des nouveaux réseaux sociaux, modifie le rapport à l'espace, au temps, à la construction de l'identité, et à la place que l’on donne aux activités partagées et aux activités solitaires.

Une semblable révolution a déjà accompagné d'autres grandes innovations comme l'invention de l'écriture, et, dans une moindre mesure, de la diffusion du livre grâce à l'imprimerie.

Entre 3 et 6 ans, des études ont montré qu'il est essentiel que l'enfant ait des activités impliquant l'utilisation de ses dix doigts. C'est pour cela que traditionnellement, l'enfant à cet âge était invité à réaliser des découpages, des pliages, des collages, des coloriages... C'est cette activité des dix doigts qui permet la maturation des régions cérébrales qui permettent l'appréhension des objets en trois dimensions. C'est pourquoi il vaut mieux éviter le plus possible que l'enfant à cet âge-là utilise une console de jeu qui ne mobilise que deux ou quatre doigts.

Tout ce qui socialise l'enfant à travers l'écran et tout ce qui l'invite à se poser des questions et à résoudre des problèmes imprévus, favorise son développement. A l'inverse, toutes les activités de jeu répétitives, stéréotypées, et plus encore solitaires, sont inquiétantes.


Internet demande au cerveau de développer son adaptabilité


Le cerveau des nouvelles générations, et d'ailleurs de tous ceux qui sont gros consommateurs de nouvelles technologies, ne fonctionne plus comme par le passé. Le désir d'obtenir une réponse rapide, le fait de passer rapidement d'un sujet à un autre, la difficulté de concentration, tout cela fait partie des nouvelles façons de fonctionner.

Si le cerveau change, alors il change également pour le meilleur, car, avec ses chemins multiples, avec l’infinité des sources disponibles, le web entraîne à développer un esprit critique, une capacité à développer un point de vue et à le confronter aux autres. Les données changent, deviennent obsolètes et nécessitent des mises à jours régulières, une mise en doute permanente.

Il faut redéfinir ce qu’est l’intelligence. Jusqu’à présent, elle était définie, dans les tests de QI, par une suite de réponses à des questions fermées, qui se corrélaient entre elles. Cette forme de cohérence n’est plus pertinente. Il faut apprendre à vivre avec des informations instables, des réponses partielles, dans un monde mouvant.


Des facultés cognitives ou réflexes peuvent se voir renforcés et améliorés par l’utilisation régulière


L’utilisation des smartphones mobilise ce qu’on appelle la mémoire transactive ou procédurale qui réside dans les habiletés techniques et les savoirs faire, ce qui a inévitablement pour corrélation de les renforcer. Les individus se familiarisent et s’approprient très aisément ces technologies et les modes de navigation qui y sont inhérents.

Si la mémoire de travail  la mémoire immédiate – peut saturer, la mémoire longue, là où les souvenirs sont stockés est merveilleusement extensible. La quantité d'informations qui peuvent être stockées dans la mémoire à long terme est virtuellement sans limite.

En ce qui concerne le cortex préfrontal, c'est surtout son rôle dans la mémoire à court terme qui est très sollicité, car on peut surfer sans vraiment prendre de décision, en se laissant guider par les liens hyper-texte. Le "surf ", comme les mots croisés, serait ainsi très bénéfique aux seniors, car il permet d'exercer l'agilité de l'esprit.

À l’école, les terminaux mobiles sont de plus en plus utilisés pour rendre l’apprentissage plus ludique et l’on constate que les enfants on toutes les facilités du monde à les utiliser, et ce de manière intuitive.

L'école doit expliquer aux enfants dès l'école primaire les trois règles de base d'Internet : tout ce qu'on y met peut tomber dans le domaine public; tout ce qu'on y met y restera éternellement; et tout ce qu'on y trouve est sujet à caution, parce qu'il est impossible de repérer les images de la réalité des images falsifiées.

Avant d'être un lieu où l'on utilise les nouvelles technologies, l'école doit être un lieu où les enseignants les connaissent suffisamment pour mettre les enfants en garde contre leurs dangers et leurs pièges.


Bien utiliser Internet


Faire un bon usage d’Internet demande de savoir repérer ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. D’où l’importance de développer son sens critique pour choisir les informations, repérer et retenir les sites qui semblent les plus fiables, notamment en indiquant leurs sources.


Bien utilisé, Internet peut aider à améliorer les résultats scolaires : dans ce cas, les jeunes développeraient certaines stratégies mentales leur permettant mieux que d’autres d’ordonner leurs connaissances.

jeudi 15 octobre 2015

Enfants Surdoués




L’enfant surdoué, présente des capacités intellectuelles supérieures à la moyenne des enfants de son âge


Certains enfants naissent avec une intelligence hors du commun, en avance par rapport à leurs petits camarades. Ce sont des enfants dont le rythme de développement intellectuel est très supérieur à celui de leurs camarades du même âge.


Types d'intelligence


* langagier
* logico-mathématique
* spatiale
* musicale
* somato-kinesthésique
* interindividuelle
* introspective

Un surdoué possède par définition un QI d'au moins 130. On estime que c'est le cas de 2,2 % de la population.

Il est important de dépister très tôt cette précocité, pour en faire un atout et non un handicap. De l'aide des parents et de l'accompagnement adapté dépendent l'avenir de ces surdoués.

Précoce, doué, surdoué : quelques définitions


Précoce

Un enfant qui présente des compétences habituellement observées chez des enfants plus âgés. Il est en avance sur son âge, dans un ou plusieurs domaines :

* il parle plus tôt
* il marche plus tôt
* il lit plus tôt
* il élabore des constructions plus tôt.

La précocité peut être favorisée par un environnement culturel riche et stimulant, permettant d’acquérir des connaissances plus nombreuses que ce que l’école propose.

On ne parlera plus de précocité à l’âge adulte. Mais seulement de compétences supérieures à celles des autres adultes dans les domaines en question, si cela reste le cas, ce qui n’est pas forcément constaté.

Doué

Un enfant qui présente une compétence spécifique dans un domaine, bien meilleure que celles de l’ensemble des enfants de son âge (mémoire, imagination, sport, musique, expression verbale orale ou écrite).

Le don, aptitude naturelle, s’exprime grâce à l’entraînement dans le domaine concerné. Il peut rester caché si l’enfant n’en a pas conscience et ne l’entraîne pas.

Surdoué

Qui présente un niveau intellectuel globalement très supérieur à celui des enfants de son âge, défini par un Q.I supérieur à 130, avec des compétences homogènes dans tous les domaines évalués :

* compétences linguistiques très riches
* raisonnement perceptif très performant
* grande capacité de mémoire de travail
* vitesse de traitement des informations visuelles très rapide.

Cela grâce à un fonctionnement intellectuel et cérébral spécifique  compréhension intuitive, rapide et globale, excellente mémoire, grande curiosité et vif désir d’apprendre , qui n’est pas observé dans le cas d’un enfant précoce.

Cette spécificité sera conservée à l’âge adulte.


Premiers signes de la surdouance


Il n'existe pas de profil type du surdoué mais plutôt une liste d'indices. Les enfants intellectuellement précoces ont une caractéristique commune : ils manifestent un fort désir d'apprendre à lire avant l'âge de 6 ans. D'ailleurs 90% d'entre eux savent lire à l'entrée au cours préparatoire.

Les signes qui peuvent être constatés dès la petite enfance :

* bébé très tonique
* bébé scrutateur : éveillé et curieux
* bébé petit dormeur, qui peut se contenter de nuits courtes
* enfant qui parle très tôt, ou plus tardivement mais tout de suite de façon correcte
* enfant dont le vocabulaire est rapidement très riche
* enfant qui, une fois entré dans le langage, se met tout de suite à poser beaucoup de questions et commence à s’interroger, bien avant les autres, sur des questions existentielles (sur la vie, la mort, le monde…)
* enfant désireux d’apprendre très jeune à lire et à écrire (seul ou avec l’aide des adultes).

En grandissant, un enfant surdoué va souvent se retrouver en décalage par rapport à ses pairs. Il est curieux, pose énormément de questions et veut aller au fond des choses ; il retient et manipule l’information. Il ne parle pas forcément avant les autres, mais quand il y parvient sa syntaxe est nettement meilleure.

L’enfant surdoué apprend à lire très vite, parfois sans être stimulé par un adulte. Son intelligence est intuitive et déductive, il parvient tout seul à comprendre les règles de la lecture. Il intègre les informations nouvelles extrêmement rapidement, au bout d’une ou deux répétitions. Et chaque idée donne naissance à beaucoup d’autres : c’est ce qu’on appelle la pensée en arborescence, très typique chez l'enfant surdoué.


Les signes de la précocité chez les bébés


Les enfants surdoués ont d'abord été des bébés très éveillés. Les nourrissons ont d'emblée un regard percutant, scrutateur. À cette maturation oculomotrice précoce s'associe une certaine tenue sur le plan postural. Ils se tiennent assis, marchent plus tôt que les autres et, surtout, ils trouvent souvent seuls les moyens de le faire. Le câblage de leur cerveau semble se faire plus tôt.

Le sommeil aussi peut être un point de repère. Les précoces dorment peu, mais profondément.

Langage : S’exprime très bien sans forcement passer par la phase du “parler bébé“. Parle aisément à 2 ans au lieu de 3 et sait lire dès l’entrée au CP. Il possède un vocabulaire riche et étonnant pour son âge.



Les méthodes de détection


Des tests d'intelligence ont été étudiés pour mesurer soit la capacité intellectuelle globale, soit l'état du développement mental chez un enfant, soit encore la forme de l'intelligence  verbale ou pratique . Le test d'Alfred Binet a été mis au point en 1905 avec le Dr Simon afin de détecter dans les classes les élèves en difficulté relevant de classes spécialisées. Ces auteurs ont imaginé des épreuves très simples qui pouvaient être représentatives du comportement de la majorité des enfants d'un âge donné. 100 est considéré comme le quotient moyen.

Hormis le comportement de l’enfant et ses résultats scolaires, deux techniques permettent de dépister une précocité.

Le test de QI. Le bilan psychologique peut être réalisé en seulement quelques heures. Il se compose de tests d’intelligence (avec évaluation du QI) et de tests cognitifs (bilan de personnalité).

Les épreuves du test Binet-Simon ont été modernisées (par Casselin, en 1959) et permettent de mesurer le développement de l'intelligence à partir de l'âge de 2 ans, de 6 mois en 6 mois jusqu'à 5 ans, puis d'année en année jusqu'à 14 ans.

Les questionnaires d’identification. Constitués de tableaux comparatifs, ils servent à différencier les enfants précoces des enfants scolaires. Ils sont surtout destinés aux enseignants qui s’interrogent sur les capacités d’un élève.

Caractéristiques


Des questionnements existentiels. Un enfant surdoué se pose des questions existentielles et cela dès son plus jeune âge. Son questionnement est anxiogène, car il envisage le pire. Il extrapole et cherche à être rassuré. Il est préoccupé par des questions, qui peuvent donner un sens à la vie. Cela entraîne chez l’enfant à haut potentiel un état d’anxiété qui peut très bien avoir quelque incidence sur sa vie sociale et scolaire.

Le sens de l’effort peu développé. L’enfant surdoué comprend vite, même très vite, mais sa compréhension est globale et elle manque de rigueur. Parfois, il pense savoir et s’entête dans sa façon de penser. Son savoir est intuitif, il ne produit donc aucun effort. D’ailleurs, il a horreur de l’effort. Pourtant, il ne supporte pas d’échouer.

Un enfant fragile et solitaire. Hypersensible, l’enfant intellectuellement précoce a ses sens comme exacerbés. Il vivra d’autant plus mal de se sentir différent s’il se sent incompris. Sa fragilité est réelle et nécessite une reconnaissance et une prise en charge dès les premières années de sa vie si l’on souhaite le voir épanoui avant d’aborder sa période adolescente, une étape toujours délicate pour un jeune quel qu’il soit.

Lecture. Apprentissage de la lecture seul et tôt, 90% des enfants précoces savent lire avant le CP.

Facultés d’apprentissage. Compréhension très rapide, instantanée.

Déteste la routine, supporte mal l’échec et manque de ténacité face aux difficultés.

Curiosité. L’enfant précoce est très curieux. Il pose d’innombrables questions, s’intéresse à des sujets qui ne sont pas forcement de son âge (origine de l’homme, préhistoire, astronomie) et épuise le sujet jusqu’au bout puis change de centre intérêt.

Beaucoup de questionnements philosophiques : La mort, la vie, Dieu, l’espace…

Relations sociales. Difficulté à s’insérer socialement. L’enfant est rarement le leader du groupe, il préfère passer inaperçu. En règle générale, il est plus à l’aise avec des enfants plus âgés ou plus jeunes.

Fréquemment hypersensible et anxieux. Il ne peut pas supporter l’injustice qu’elle soit envers lui ou envers d’autre.

Situation d’urgence. Sa timidité maladive peut l’empêcher d’agir, il s’en voudra ensuite de ne pas être intervenu alors qu’il aurait du le faire.

Imagination fertile. L’enfant se crée un univers imaginaire  et un ami imaginaire parfois  pour satisfaire son besoin de s’évader.

Grand sens de l’humour. Cela lui permet de se distancier des évènements.

Esprit critique. Face à lui-même et face aux autres, adultes compris. Il n’hésite pas à reprendre son interlocuteur s’il se trouve face à une défaillance.

Mais quoi qu’il en soit, un enfant qui présente certains de ces signes n’est pas forcement précoce. Seul le passage de test auprès d’un psychologue qualifié aura valeur de confirmation des soupçons.

Un enfant intellectuellement précoce est un enfant qui réfléchit autrement. Son mode de pensée particulier génère certaines difficultés ou fragilités : une hypersensibilité, des retards psychomoteurs, une vulnérabilité psychologique qui compromettent sa réussite scolaire et sa socialisation.

Chez ces enfants, la main et le développement psychomoteur en général, tout comme l'affectif, n'a pas suivi le rythme du développement de l'intelligence. Ce paradoxe s'inscrit dans un décalage plus global : la dyssynchronie, qui fait qu'un enfant surdoué pose des questions d'adulte tout en ayant les besoins affectifs d'un enfant.

Les questions variées et la volonté de connaître le pourquoi de tout sont un autre signe de précocité. Ces enfants-là sont intéressés par l'Univers, les problèmes métaphysiques de l'homme, les limites de l'espace. Ils changent aussi souvent de passions, c'est leur côté touche-à-tout. S'ils présentent un attrait particulier pour les jeux compliqués, ils sont, en revanche, très vite ennuyés par les activités de routine.

Dès la maternelle, un contraste entre les jeunes surdoués et les autres enfants se dessine parfois. En décalage avec les enfants de leur âge, avec qui ils ne se trouvent pas de points communs, les enfants précoces se lient souvent d’amitié avec des enfants beaucoup plus âgés, ou à l’inverse, beaucoup plus jeunes et ils aiment discuter avec les adultes.

Il est scientifiquement prouvé qu’un enfant surdoué utilise de façon privilégiée son cerveau droit, ce qui lui confère une intelligence plus intuitive que raisonnée. On sait aussi que les informations y sont traitées plus rapidement, car elles sont redistribuées dans toutes les zones du cerveau, ce qui se traduit par une réelle hyperactivité neuronale. On pourrait aussi ajouter que sa perception sensorielle est extrêmement performante  sa vue est plus large, son ouïe lui permet d’écouter plusieurs conversations en même temps, son odorat est ultra-sensible .

Sur le plan affectif, l’enfant surdoué est avant tout un être hypersensible, chez qui les émotions sont exacerbées : son amour, sa colère, sa susceptibilité ou sa peur sont d’une intensité peu commune. Ses sens exaltés lui permettent aussi de ressentir des choses imperceptibles et l’empathie, cette capacité à ressentir les émotions d’autrui, est son sixième sens. Il est particulièrement sensible à la justice, mais surtout à l’injustice qui le révolte. Sa quête de vérité est une nécessité absolue, ce qui en fait un enfant très actuel, en quête de sens, humain et généreux.


Des difficultés associées aux caractéristiques générales


D’un point de vue scolaire, les profils des enfants surdoués sont des paradoxes. Comprenant beaucoup de nouvelles notions dès le début de la leçon, ils restituent la matière en obtenant généralement de bonnes notes, mais en réalité ils s’ennuient rapidement. Leurs réactions face à cela varie bien sûr selon les personnalités et les parcours, et peuvent aller d’un enfant chahuteur qui dérange tout le monde à un autre qui s’enferme dans son monde et n’ouvre pas la bouche du matin au soir.

Il arrive aussi que le premier signe visible soit l’échec scolaire. Sa compréhension rapide et sa capacité de mémorisation l’amènent à réussir facilement les matières en primaire. Il est rarement confronté à la difficulté, encore moins à l’échec et quand les choses deviennent plus difficiles à gérer, en secondaire ou plus tard, il est complètement démuni. Il n’a aucune méthode, aucun outil pour travailler et aucun moyen de protéger sa confiance en lui en cas d’échec. Cela entraîne des situations parfois extrêmement douloureuses.

Les jeunes surdoués ont beaucoup de mal à se lier d’amitié avec leurs camarades. Leur rapport aux adultes et aux enseignants, par qui ils se sentent souvent incompris et rejetés, devient problématique et les enfants passent souvent pour des insolents, des impertinents.


Chez l’enfant au quotient intellectuel supérieur, on retrouve fréquemment des :

* Troubles du sommeil : difficulté à “éteindre“ son cerveau.
* Troubles de l’alimentation : surtout des phobies alimentaires.
* Troubles du comportement : dus principalement à l’incompréhension à laquelle ils se heurtent. Cela peut se traduire par des maux de tête, douleurs au ventre, eczéma, anxiété, hyperactivité, tocs, bégaiements ou encore diverses addictions.
* Troubles psychomoteurs : comme la dysgraphie, dyslexie.
* Troubles relationnels : difficultés d’adaptation,  difficulté à se faire des copains, phobie de l’école.


L’hypersensibilité de l’enfant surdoué


L’hypersensibilité ou l'hyperesthésie désigne la capacité sensorielle exacerbée des cinq sens en ce qui concerne les enfants intellectuellement précoces.

Être surdoué est un tout, formé aussi bien par le potentiel intellectuel de l’enfant que par sa personnalité psychoaffective.

C'est un enfant dont l'âge mental est en avance de plusieurs années par rapport à son âge réel, physique et affectif. II lui faut assumer au quotidien ce décalage entre les différents secteurs de son développement. À côté de ses aptitudes intellectuelles supérieures à la moyenne, il y a son hypersensibilité et sa réactivité émotionnelle.

Ce sont des enfants chez qui une broutille peut déclencher un cataclysme émotionnel. Ils captent la moindre variation du monde qui les entoure et ont une empathie qui peut même être envahissante.

Si leur rythme de développement intellectuel est plus rapide que celui des enfants du même âge, leur développement affectif, relationnel et psychomoteur est plus en rapport avec leur âge biologique.


Enfants surdoués : on sait pourquoi ils ne réussissent pas tous à l'école


Selon une étude par IRM réalisée par un groupe de scientifiques de l'université de Lyon en avril 2015, les difficultés d'adaptation sociale dans le quotidien ou à l'école empêcheraient certains élèves à haut potentiel d'être repérés.

Cette étude inédite pour la première fois a pu établir, grâce à l'existence de deux profils bien distincts : le profil "laminaire" et le profil "complexe". Et cela pourrait expliquer pourquoi certains échouent au bac tandis que d'autres l'obtiennent haut la main, alors qu'ils ont le même potentiel intellectuel.

Les enfants ayant un profil "laminaire" sont ceux qui ne rencontrent pas de difficultés scolaires. Ils ont une capacité à mémoriser et à traiter rapidement une information, sont émotifs, utilisent un langage précis, sont curieux et peuvent avoir un sommeil agité. Ce sont des enfants qui ne présentent pas d'anxiété majeure et qui sont généralement premiers de la classe.

Les enfants correspondant au profil "complexe", ils ont des QI tout aussi élevés que les autres, mais leurs capacités cognitives sont beaucoup plus hétérogènes. Ils possèdent certaines capacités très élevées et d'autres normales, ce qui crée des troubles psychiques internes. Ces enfants souffrent souvent d'un décalage entre la sphère intellectuelle très mature et la sphère émotionnelle plus fragile.

Selon les résultats de cette étude, les enfants "laminaires" développeraient, dans les zones stimulées, une activité cérébrale plus intense que les enfants "complexes". Les connexions qui relient les hémisphères du cerveau seraient de meilleure qualité, et plus efficaces. Les chercheurs expliquent cette différence par la génétique, mais aussi par les facteurs environnementaux.


Fausses idées sur la précocité


Les idées erronées sur la précocité sont courantes, tant elle est encore largement mal connue, que ce soit du grand public ou des professionnels de l'enfance, psychologues y compris.

Celui qui ne sait pas ce qu'est la précocité, aura tendance à croire que les enfants précoces sont ceux qui sont premiers de classe, qui passent le bac à 14 ans, ne pensent qu'à travailler et apprendre, sans chercher à s'amuser et voir des amis. Des bêtes curieuses mal dans leur peau et asociales.

Les enfants surdoués sont brillants à l'école


Certains sont brillants à l'école et premiers de la classe, tout en ayant une ou deux années d'avance. Cependant, un tiers seulement des enfants précoces aura ce parcours exceptionnel et facile. Un autre tiers aura une scolarité moyenne et un dernier tiers sera en échec scolaire. Il y a aussi les surdoués, très nombreux (30 %) qui ont cumulé précocité et trouble d'apprentissage et dont la scolarité a toujours été vécue comme difficile et décevante.

Les enfants surdoués doivent sauter des clases


Certains en ont vraiment besoin, car ils s'ennuient, ont l'impression de perdre leur temps à l'école et de n'avoir aucun intérêt à y aller. Ils y sont malheureux, ne veulent plus s'y rendre, développent des troubles psychosomatiques ou de la phobie scolaire. D'autres n'ont pas besoin de sauter une classe, ou n'en ont tout simplement pas envie. D'autres encore le souhaiteraient, mais leur profil est hétérogène à cause d'une dyslexie, d'une attention bien trop fragile, d'une écriture coûteuse et lente.

Les surdoués sont malheureux et inadaptés, surtout avec un QI très élevé


Ce n'est pas systématique, heureusement. La plupart des surdoués vont bien, sont épanouis, ont des amis et vivent comme tout le monde. Il y a des risques qu'un enfant surdoué aille mal s'il ne se sent pas en sécurité sur le plan affectif et matériel, car la précocité rend plus fragile psychologiquement. Mais pour celui qui aura eu une enfance sécurisante et épanouissante, il n'y a pas de raison qu'il aille mal.

La précocité disparaît à l'adolescence


La précocité ne passe pas avec le temps. Un enfant surdoué deviendra un adolescent surdoué puis un adulte qui restera surdoué toute sa vie. Le cerveau d'un surdoué est structurellement et fonctionnellement différent.

On n'est pas surdoué avec un QI de 129


L'OMS reconnait un haut potentiel à partir de 130, ce qui correspond à un peu plus de 2% de la population. Un enfant peut perdre des points, car il est anxieux, peu impliqué, impulsif, inattentif ou parce qu'il souffre d'un trouble d'apprentissage. Le QI n'est pas un critère absolu pour diagnostiquer une précocité. Il faut prendre en compte tout un ensemble d'éléments et de compétences.

Les surdoués adorent lire


C'est le cas pour la majorité d'entre eux, mais il y a aussi des enfants surdoués qui n'aiment pas trop lire. Ils n'ont pas la patience d'attendre pour connaître la fin de l'histoire ou préfèrent dessiner, faire du sport, bricoler. Nombre de surdoués sont dyslexiques ou souffrent d'un trouble déficitaire d'attention qui peut rendre la lecture coûteuse, peu agréable.

Les surdoués n'aiment pas le sport


Il y en a effectivement qui n'aiment pas le sport, qui n'aiment pas bouger et qui préfèrent jouer calmement, créer, penser, apprendre, parler, rêver. Il y en a qui ont peur d'être bousculés, qui craignent de se faire mal ou se casser quelque chose. L'anticipation anxieuse du surdoué peut le détourner d'une activité qui présente des risques de blessures. Il y a toutefois énormément de surdoués qui adorent le sport et qui trouvent dans une activité physique, l'occasion de se défouler, de relâcher toute la pression accumulée dans une classe où ils s'ennuient et ne doivent pas bouger ni se faire remarquer, dans un monde qui ne les comprend pas, dans lequel ils doivent accepter les contraintes, l'attente et l'hyper-stimulation sensorielle.

Les surdoués ont besoin d'être suivis par un psychologue


Les surdoués ont besoin de rencontrer un psychologue pour passer un test, mais la plupart d'entre eux n'ont pas besoin d'un suivi psychothérapeutique. Ils ont avant tout besoin de savoir qu'ils sont surdoués et de comprendre ce que cela implique. Ils ont besoin d'être rassurés et de se sentir compris et aimés. Ce sont les parents et les amis qui sont les plus compétents pour cela.

Ils sont hyperactifs


Des piles électriques à l’école, incapables de se concentrer. Des enfants bavards, qui s’affairent sans cesse à la maison. Suivant cette logique, l’incapacité à se concentrer de certains d’entre eux serait due à un manque de stimulation intellectuelle, donc à un certain ennui. Mais beaucoup d’enfants surdoués ne se font pas remarquer et adoptent une attitude calme.

Ils font tout le temps des cauchemars


Le contenu de leurs cauchemars est différent de celui des enfants de leur âge. Dans leurs rêves, il est ainsi beaucoup question de mort, les enfants précoces ne sont pas armés pour se protéger vis-à-vis de cette peur de la mort, ce qui peut provoquer chez eux des terreurs nocturnes parfois impressionnantes.

Ils sont souvent dépressifs


Il est bien établi que les enfants et les adolescents précoces ne sont pas plus dépressifs que les autres. D’ailleurs, ils sont plutôt moins anxieux que les enfants de leur âge, car ils comprennent plus vite de nombreuses réalités.

Ils ont un humour décapant


Contrairement aux idées reçues, les petits surdoués n’ont pas forcément plus d’humour que leurs camarades, mais un humour différent et plus sophistiqué. Entre 7 ans et 9 ans par exemple, ils vont faire des jeux mots, s’amuser de quiproquos alors que leurs camarades vont rire de blagues scatologiques.


La scolarisation des élèves intellectuellement précoces


Un tiers des enfants précoces se trouvent à un moment donné de leur scolarité en situation d’échec scolaire, généralement au collège ou au lycée. En primaire, les élèves ordinaires apprennent à apprendre alors que les surdoués vivent sur leurs intuitions. Des facilités qu’ils finissent par payer dans les classes qui leur demandent de fournir des efforts pour réussir.

Ils doivent apprendre des méthodes de travail, alors qu’elles sont déjà acquises par leurs camarades, ce qui peut engendrer des difficultés scolaires pour eux. Des difficultés qui ne sont souvent que ponctuelles, car ils peuvent s’en sortir en allant dans des écoles plus strictes ou spécialisées.

L’école doit répondre aux besoins particuliers des enfants intellectuellement précoces et à l’attente de leurs familles. 1,25% des élèves seraient concernés. Leurs profils sont divers. Savoir les détecter est important pour mieux les prendre en charge.

Les enseignants sont vigilants lors des évaluations des acquis des élèves lorsqu’un enfant a des difficultés.

Le psychologue scolaire a la possibilité d’analyser la situation d’un élève. Si nécessaire, il procède aux examens psychométriques nécessaires. Parents et enseignants dialoguent avec l’appui du psychologue scolaire.

Le médecin scolaire peut intervenir lorsque la situation, plus complexe, le demande.


Recommandations


Une fois le diagnostic de précocité posé, il est primordial pour les parents de prendre conscience des particularités de leur enfant  tant sur le plan intellectuel qu’affectif et d’en informer les professeurs.

* Le faire identifier rapidement : il met un nom à son mal être, cela le sécurise et pourra lui permettre d’éviter un échec scolaire.

* Lui faire comprendre et accepter ses différences.
* Le stimuler intellectuellement.

* Satisfaire son insatiable curiosité : l’aider à assouvir ses soifs de questionnements en encourageant ses passions.

* Concernant les enfants les plus sociables, il est possible de les laisser dans un circuit général et de leur faire sauter une ou plusieurs classes, avec un accompagnement spécifique. Ajouter aussi des cours supplémentaires à distance.

* Une avance d’un à 2 ans peut permettre à l’enfant de se retrouver dans la classe d’âge qui lui correspond et de trouver des repères rassurants, l’impression de se trouver a sa place. Même au milieu de camarades plus âgés que lui, le fait de sauter une classe peut l’aider à atténuer le décalage entre lui et les autres enfants. Le saut de classe doit être effectué de préférence en maternelle ou en primaire. Il est déconseillé au collège. Si cela est vraiment nécessaire préférer le faire en 6ème ou en 5ème.

* Parfois, il faut privilégier une solution alternative en l’orientant vers des classes ou des établissements spécifiques quand l’enfant a de trop grandes difficultés à intégrer le système classique. Il peut être intégré une classe spécifique pour EIP au collège, avec des programmes enrichis et encadrés par une équipe spécialisée.

* Autre solution : les camps de vacances pour enfants précoces. Le but étant qu’ils se rencontrent et fassent ensemble des activités stimulantes (sciences, informatique, dessin), pour pallier l’ennui.

* Un accompagnement psychologique peut être recommandé afin d’aider l’enfant précoce à s’exprimer et à s’épanouir au quotidien.


Orientations générales pour les parents


Quel que soit l’âge auquel l’enfant est repéré, il est nécessaire de lui faire passer un bilan auprès d’un psychologue habilité. Il permet à l’enfant et à ses parents de mieux comprendre les difficultés qu’ils peuvent rencontrer et d’envisager, si nécessaire, une aide efficace et adaptée. En aucun cas, ce bilan n’a pour but d’étiqueter l’enfant et de l’enfermer dans un profil. Outre les problèmes, il met aussi en lumière les ressources et les compétences de l’enfant. C’est sur elles qu’il pourra s’appuyer pour avancer, mais aussi, dans certains cas, pour retrouver l’estime de soi, parfois anéantie par des années d’échec scolaire.

On ne naît pas enfant précoce heureux, on le devient. Surtout si on a la chance de grandir dans un milieu affectif stable où les parents font preuve d’une attention particulière et bienveillante.

Parce qu’il se sent différent, en décalage avec les autres, l’enfant a parfois du mal à construire une image solide de lui-même. Pour s’épanouir, il s’appuie sur ses ressources, ses compétences, mais il doit aussi être capable d’accepter ses faiblesses. Plus qu’un autre, cet enfant a besoin d’être valorisé, encouragé pour renforcer son estime de soi. Il a aussi besoin qu’on lui pose des limites qui vont le rassurer.

Le rôle des parents, peut-être plus encore que celui des enseignants, est primordial pour éviter à un jeune enfant surdoué brillant de mal construire son avenir. Il est indispensable de traiter avec bienveillance les échecs apparents de son enfant tout en cherchant avec lui les causes de ses difficultés.

Il peut être utile de supprimer de son vocabulaire le terme même d’échec quand il se rapporte à une question scolaire. Ne pas faire d’éloge excessif des résultats obtenus avec facilité mais insister sur ses mérites lorsqu’il surmonte un obstacle difficile. En tant que parent ou qu’enseignant, il est  important de lui expliquer qu’il a le droit d’être différent et que les grands échecs précèdent souvent les grands succès.

Accompagner l’enfant brillant de cette manière est la meilleure façon de renforcer ses capacités de résilience et en agissant de la sorte, de l’armer pour la vie d’adulte qui l’attend.

Il est conseillé aux parents d’enfants précoces de leur laisser un temps pour rêver et s’ennuyer. L’idée selon laquelle il faudrait alimenter sans cesse leur curiosité et les nourrir en permanence est erronée. Il est indispensable de leur offrir des moments de ressourcement intérieur.

Le petit surdoué est heureux lorsqu’il est accompagné, en étant conscient de sa différence. Le père ou la mère ne sur investissent pas cette différence mais l’accompagnent en tenant compte des besoins de leur enfant. Et ils n’hésitent pas à demander une aide extérieure en cas de doute ou de difficulté

Pour s’informer, se faire aider


Association nationale pour les enfants précoces : ANPEIP
Association française pour les enfants intellectuellement précoces : AFEP