samedi 25 juin 2016

La Maladie de Lyme ou Borréliose


La bactérie Borrelia burgdorferi est transmise par la piqûre d'une tique infectée


La maladie de Lyme ou "borréliose de Lyme" est une maladie infectieuse répandue mondialement, due à une bactérie appelée Borrelia burgdorferi, transmise par l'intermédiaire d'une piqûre de tique infectée. Cette zoonose peut toucher plusieurs organes et systèmes, la peau mais aussi les articulations et le système nerveux. Non traitée, elle évolue sur plusieurs années ou décennies en trois stades de plus en plus graves. Le traitement repose sur la prise d'antibiotiques, il sera d'autant plus efficace qu'il sera administré rapidement.

La maladie de Lyme a été "redécouverte" lors d’une épidémie d’arthrites inflammatoires infantiles à Old Lyme, au Connecticut (USA). En 1972, il y eu l’apparition des premiers cas d’arthrite épidémique simulant des poussées de polyarthrite rhumatoïde chez des sujets jeunes dans trois communes, à l’Est du Connecticut : Lyme, Old-Lyme et East Haddam, d’où le nom de maladie de Lyme aux USA et de borréliose de Lyme, en Europe.


Epidémiologie


Cette maladie est principalement transmise par les piqûres de tiques contaminées. Cette borréliose montre une répartition limitée à l'hémisphère nord et à une altitude inférieure à 1000 m.

Le risque  lors de promenade en forêt ou dans les herbacées  de se faire mordre par une tique augmente lorsque la température se réchauffe dans les bois au printemps et se poursuit jusqu'à l'automne. Les tiques peuvent cependant être actives l'hiver, si celui-ci est doux et qu'il tombe peu de neige.

Le réservoir de germes est très vaste : tiques, mammifères domestiques (chiens, chevaux, bétail) et sauvages (écureuils, cerfs, mulots, campagnols).

Les tiques ne sont pas naturellement infectées, elles se contaminent en se nourrissant du sang des animaux sauvages infectés. Les tiques ne se déplacent pas loin par elles-mêmes. Cependant, la propagation des populations de tiques par différents vecteurs (rongeurs, oiseaux migrateurs, animaux domestiques) fait qu'il est possible de se faire mordre en dehors des bois et des espaces naturels. Elles peuvent par exemple se coller aux oiseaux migrateurs et tomber loin de leur emplacement d'origine.

Les personnes à risque. Les personnes les plus exposées sont les professionnels travaillant en forêt (forestiers, bûcherons, gardes forestiers…), et ceux qui y vont pour leurs loisirs : les campeurs, les chasseurs, les golfeurs, les pêcheurs, les ramasseurs de champignons, les randonneurs, les campeurs… et les promeneurs du dimanche.


Symptômes et signes de la maladie de Lyme

La maladie de Lyme se manifeste dans les trois à trente jours après la morsure de la tique par une plaque rouge, inflammatoire, apparaissant sur la peau autour du point de piqûre, qui siège le plus souvent aux membres inférieurs. La plaque va s’étendre parallèlement à la guérison du centre ce qui va donner une espèce d’anneau en extension, appelé “érythème chronique migrant”. Cette plaque peut s’accompagner de fièvre, puis disparaître spontanément en quelques semaines.

Après l'inoculation cutanée de la bactérie lors de la piqûre de tique, la maladie de Lyme évolue en trois grandes phases, séparées par des périodes asymptomatiques (absence de signes de la maladie).

Phase primaire


La phase primaire est caractérisée par une lésion cutanée : l'érythème chronique migrant. Cette lésion survient ente 3 et 30 jours après la piqûre de tique. Il s'agit d'une papule érythémateuse (rouge) centrée par le point de piqûre, s'étendant progressivement de façon centrifuge. Elle est habituellement non prurigineuse (absence de grattage) et siège préférentiellement aux membres inférieurs (parfois aux membres supérieurs, voire au visage chez l'enfant).

Des manifestations générales (maux de tête, douleurs articulaires, légère ascension de la température corporelle, fatigue) et des ganglions proches de la lésion cutanée peuvent être associés traduisant la dissémination de la bactérie dans l'organisme. En l'absence de traitement, l'érythème évolue pendant quelques semaines (extension progressive) et disparaît sans séquelle.

Si la maladie de Lyme n’est pas traitée à ce stade, les signes peuvent néanmoins s’estomper spontanément et, pendant une période de latence clinique, l’infection va diffuser et activer le système immunitaire.

Phase secondaire


La phase secondaire survient plusieurs semaines ou mois après la disparition de l'érythème mais peut révéler la maladie. Cette phase se caractérise par :

* Des manifestations cutanées : il s'agit de lésions semblables à celles observées lors de la phase primaire de la maladie ;

* Des manifestations articulaires : douleurs articulaires fréquentes. Les arthrites sont moins fréquentes et touchent les grosses articulations (genou) ;

* Des manifestations cardiaques : syncopes (perte de connaissance), palpitations (sensation de battement cardiaque dans la poitrine), douleurs thoraciques et surtout troubles de la conduction auriculo-ventriculaire (le "courant électrique" circulant normalement des oreillettes aux ventricules est interrompu de façon sporadique pouvant entraîner de graves problèmes cardiaques). Ces manifestations cardiaques évoluent le plus souvent vers la guérison sans séquelle ;

* Des manifestations neurologiques : la radiculite hyper algique (inflammation très douloureuse des racines des nerfs innervant le territoire de la piqûre de tique). Le nerf facial est fréquemment touché. Une méningite peut également s'observer.

Phase tertiaire


Elle se manifeste des mois ou des années après le début de l'infection par :

* Des atteintes cutanées : la maladie de Pick Herxheimer (inflammation cutanée évoluant vers une atrophie de la peau), le lymphocytome cutané bénin (nodules violacés, arrondis, à contours nets, fermes, localisés sur le front, le lobe de l'oreille et régressant spontanément en quelques mois) ;

* Des atteintes articulaires : identiques à celles observées dans la phase secondaire ;

* Des atteintes neurologiques : touchant la moelle épinière ou le cerveau (manifestations neuro-psychiatriques diverses).

Ce stade de la maladie correspond à des séquelles qui sont peu régressives et vont durer des années.

Après l’infection aiguë, qui est surtout cutanée, l’infection non soignée peut passer par une phase dormante puis affecter la plupart des organes (articulations, cœur, ganglions et système nerveux), de manière aiguë et/ou chronique, avec des effets différents selon les organes et les patients (rôle non négligeable de l’immunité).

Des séquelles et rechutes sont possibles et il peut y avoir un chevauchement entre les phases. La maladie, au fil des “cycles infection-inflammation-cicatrisation”, peut aboutir finalement à des cicatrices responsables de handicaps physiques et mentaux définitifs.

Les signes les plus fréquents de la maladie de Lyme


Ces signes varient en fonction du stade de la maladie, avec la possibilité de chevauchement des stades, et en fonction du terrain immunitaire.

Il peut y avoir une absence totale de symptômes chez certaines personnes. D'autres peuvent éprouver des symptômes graves, mais des semaines seulement après la morsure.

Les principaux signes seront une association à différents degrés de : fatigue, fièvre (avec ou sans des frissons), gros ganglions, éruption cutanée, maux de tête, faiblesse musculaire, engourdissements ou picotements, douleurs articulaires ou arthrites, troubles du système nerveux (paralysies), trouble de la cognition (difficultés à penser) et un rythme cardiaque irrégulier.

En l'absence de traitement antibiotique, les signes peuvent durer des mois, voire des années.


Diagnostic et tests

La difficulté du diagnostic de la maladie de Lyme vient du fait qu’elle atteint de nombreux organes et que, quand la plupart des signes apparaissent, la morsure de tique est habituellement guérie et oubliée. Les personnes atteintes ne font pas nécessairement le lien entre la maladie et une morsure de tique.

Ces atteintes infectieuses de différents organes et systèmes peuvent se manifester seules ou de manière associée, ce qui complique le diagnostic. D’autant, qu’à ce stade, le diagnostic est souvent difficile car il n’y a plus de trace de piqûre.

Le diagnostic de la maladie de Lyme repose essentiellement sur les signes cliniques observés.

Afin de préciser le diagnostic, il est possible de réaliser des examens pouvant mettre en évidence dans le sang des anticorps  sérologies  témoignant d’une réponse de l’organisme à l’infection bactérienne.

Au laboratoire, le diagnostic biologique repose sur deux tests réalisés en deux étapes : une étape de “screening ”  dépistage  par une technique ELISA, confirmée obligatoirement par une seconde réaction appelée immuno-empreinte ou “Western-Blot” selon les recommandations.

Un examen par PCR (Polymerase Chain Reaction), est la technique de référence : elle permet de mettre en évidence l’ADN  de la bactérie. La PCR est indiquée dans les cas douteux, en particulier les maladies avec discordance entre la clinique et la sérologie.

En cas d’atteinte du système nerveux, la recherche d’anticorps dans le liquide qui entoure le cerveau  liquide céphalo-rachidien  par ponction lombaire (dans le bas du dos) peut aider à poser le diagnostic en cas de méningo-radiculite ou de méningo-encéphalité.


Traitement de la maladie de Lyme

Lors de la première phase de la maladie, le traitement a pour but d'assurer la disparition des premiers symptômes de la maladie et de prévenir la survenue des manifestations tardives en éradiquant le germe des organes pouvant être infectés.

Ainsi, pour chaque phase et selon la sévérité de la maladie, le traitement peut varier et peut nécessiter une hospitalisation. Il consiste à administrer un antibiotique (amoxicilline ou doxycycline) éventuellement associé à un corticoïde.

En l’absence de traitement, la maladie peut causer, quelques semaines, mois ou années plus tard, des douleurs articulaires ou des arthrites et d’autres lésions cutanés, cardiaques ou neurologiques en cas de troubles de la conduction auriculo-ventriculaire.

La phagothérapie


La Borrelia responsable de cette maladie se soigne par antibiotiques, mais les traitements sont lourds et ne l’éliminent pas toujours. Faisant partie des bactéries les plus rapides et les plus mobiles que l’on connaisse, elle capable de se loger dans tous les tissus du corps humain, se rendant comme invisible et, de ce fait, inatteignable par les antibiotiques. Pendant toute la durée du traitement, elle peut se localiser sous forme de kyste spongieux, attirant les globules blancs qui finissent par s’agglutiner et ainsi la dissimuler. La bactérie s’en sort saine et sauve en laissant des lésions créées par l’amas de globules blancs.

Les bactériophages ne peuvent pas véritablement tuer Borrelia, mais ils permettent en revanche de grandement la fragiliser. En la délogeant, le phage aide à exposer la bactérie à l’action des antibiotiques qui peuvent ensuite la détruire.


Prévention de la maladie de Lyme

La meilleure façon de se protéger de la maladie de Lyme consiste à éviter les morsures de tiques.

Lors d’une promenade dans les zones boisées ou envahies par la végétation, du printemps à l’automne, il vaut mieux porter des chaussures fermées, des pantalons et des chandails à manches longues. Il peut même être conseillé de rentrer les jambes de pantalon dans les chaussettes dans les zones où la maladie de Lyme sévit tout particulièrement. Dans ces circonstances, il peut même être nécessaire d’utiliser un insectifuge à appliquer sur la peau découverte.

Il est généralement conseillé de porter des vêtements de couleur claire afin de repérer les tiques plus facilement et de les faire tomber avant qu’elles ne pénètrent sous les vêtements.

Les tiques se fixent à la peau mais leur élimination dans les 24 à 36 heures prévient habituellement l'infection. Il faut effectuer des inspections sur le corps des enfants et des chiens à la recherche de tiques après une promenade en forêt. La prise d’une douche ou d’un bain après la sortie est une bonne manière de le faire.

Réduire la présence des tiques près de sa maison


Pour empêcher les tiques de s'établir près des maisons d'habitation (si elle sont situées près d’une zone sauvage ou d’un bois), il est conseillé de tondre régulièrement la pelouse et d’entretenir la cour. Il faut aussi retirer les feuilles mortes, les broussailles et les mauvaises herbes en bordure de la pelouse et près des murs de pierre.

Il faut empêcher l'activité des rongeurs en nettoyant et en scellant les murs de pierre et les petites ouvertures autour de la maison.

Il faut empêcher les animaux domestiques, et particulièrement les chiens, d'aller dans les bois et mettre éventuellement des répulsifs à tiques sur les animaux domestiques.




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