jeudi 25 août 2016

La Malnutrition Affecte le Développement Neurologique et Intellectuel chez l'Enfant



Sans une nourriture suffisante, le cerveau ne grandit pas


Dénutrition


La dénutrition consiste en un état anormal de l'organisme qui manque d'apports nutritionnels suffisants pour fonctionner. La dénutrition peut avoir de nombreuses causes, parmi lesquelles le jeûne, l'anorexie, l'obésité, des problèmes digestifs ou l'alcoolisme.

Les symptômes de la dénutrition sont un indice de masse corporelle inférieur à la moyenne, accompagné souvent, mais pas toujours, d'une forte perte de poids dans un temps limité. La dénutrition est traitée par une supplémentation nutritionnelle, et, le cas échéant, par une action sur la cause.

Malnutrition


La malnutrition désigne un état pathologique causé par la déficience ou l'excès d’un ou plusieurs nutriments. L'apport alimentaire anormal peut provenir d'une nourriture en quantité inadaptée au besoin  apport calorique insuffisant ou, au contraire, excessif  ou de mauvaise qualité  carences nutritionnelles ou excès de graisses . D'autres facteurs, notamment psychologiques et pathologiques, interviennent également.

Dans les pays en développement, le plus grand problème nutritionnel est la “sous-alimentation”, due à un apport calorique insuffisant. Mais partout dans le monde, diverses formes de malnutrition existent, débouchant notamment sur l'obésité et de graves carences.

La malnutrition a ainsi été appelée la “faim invisible” ou “faim cachée” (“hidden hunger” en anglais) par l'Organisation des Nations unies, affectant deux milliards de personnes souffrant de carences en sels minéraux et en vitamines, pouvant provoquer des maladies mortelles.

La malnutrition, dans la forme d'une carence en iode, est la cause la plus répandue de trouble mental dans le monde.

Si l’enfant est bien nourri pendant les premières années de vie, cela peut avoir un effet profond sur sa santé, ainsi que dans ses fonctions cognitives, émotionnelles et psychosociales, surtout dans l’attention, la mémoire, la capacité d’apprentissage et le rendement scolaire.


Conséquences de la malnutrition sur la cognition et le comportement


La malnutrition chronique affecte la croissance et la maturation du cerveau.  Les étapes du développement sont nombreuses et complexes : les cellules neurales doivent proliférer, migrer au bon endroit, établir les bonnes connexions, former les bons récepteurs à neurotransmetteurs et bien se couvrir de myéline, la substance protectrice essentielle au bon transfert des messages nerveux.

Un état de malnutrition dans la phase critique du développement du cerveau humain, soit du deuxième trimestre de grossesse jusqu’à l’âge d’environ 2 ans, peut ainsi causer des dommages irréversibles. 

Par après, entre la petite enfance et l’adolescence, un épisode aigu de famine peut avoir des répercussions sur la cognition et le comportement, mais ceux-ci ont plus de chance de récupérer une fois l’enfant est bien ré-alimenté.

Il n’est pas seulement question de poids et de périmètre crânien.  On peut avoir un enfant aux mensurations normales qui présente aussi des déficits neurocognitifs.  Il faut alors rechercher les carences en micro et macro nutriments notamment le fer, l’iode, l’acide folique, le zinc, la vitamine B12 et les acides gras polyinsaturés oméga-3 ou encore se pencher vers d’autres causes infectieuses ou génétiques pour expliquer le retard.

Les déficits cognitifs provoqués par la malnutrition se manifestent par des difficultés de mémoire, une lenteur intellectuelle ou des troubles spécifiques d’apprentissage en lecture, écriture ou mathématiques.

L’enfant peut présenter des problèmes comportementaux tel un déficit d’attention avec hyperactivité, des difficultés de régulation émotionnelle ou de socialisation.  Dans les cas extrêmes, on constatera un retard mental.

On estime d’ailleurs que les “survivants“ de la malnutrition ont en moyenne un déficit de 5-15 points dans les tests standards d’intelligence par rapport aux enfants bien nourris vivant dans un même environnement. Le degré d’atteinte cognitive est proportionnel à la sévérité de la malnutrition.


Les vitamines et les minéraux améliorent l'apprentissage et la mémoire chez les enfants en âge scolaire


Selon une étude réalisée par le groupe NEMO (Nutrition Enhancement for Mental Optimization) publiée dans American Journal of Clinical Nutrition, les chercheurs ont évalué les effets d’ajouter une vitamine spécifique et une combinaison de minéraux dans une boisson quotidienne.

Les scientifiques ont étudié 396 enfants bien nourries en Australie et 384 enfants malnutris en Indonésie. Dans chaque pays, les enfants ont été placés au hasard dans l’un des quatre groupes ; chaque groupe a reçu soit une boisson avec un mélange d’oligo-éléments (fer, zinc, acide folique et vitamines A, B-6, B-12, C), ou de l’huile de poisson (DHA et EPA), ou avec les deux agrégats, ou sans aucun agrégat (placebo).

Après 12 mois, les enfants en Australie ayant reçu le mélange d’éléments nutritifs ont montré des niveaux plus élevés de ces oligoéléments dans le sang, ce qui signifie que leurs corps les ont absorbés. Aussi, le test qui mesure leur capacité d’apprentissage et de mémoire fut nettement meilleur par rapport aux enfants des autres groupes. Il y avait une tendance similaire en Indonésie, mais seulement chez les filles. L’ajout d’huile de poisson à la boisson fortifiée n’a pas démontré de majeurs effets sur la cognition.

Cette étude confirme que la nutrition peut influencer positivement sur le développement cognitif à l’école, même chez les enfants qui sont bien nourris. Les chercheurs suggèrent que cette découverte pourrait être pertinente dans le monde occidental.


L'alimentation influence le développement physique et cognitif


Une étude, réalisée par des chercheurs de l’International Food Policy Research Institute publiée dans la revue médicale The Lancet en 2008, a mis en évidence, dans des populations souffrant de pauvreté, qu'en assurant une bonne alimentation aux enfants de 0 à 3 ans, on augmentait leurs chances d'avoir des bons revenus à l'âge adulte.

Les chercheurs ont mis en place entre 1969 et 1977 un programme de distribution alimentaire dans 4 villages défavorisés du Guatemala. Les enfants en bas âge de deux de ces villages ont reçu quotidiennement une boisson riche en protéines et en nutriments ; ceux des deux autres villages la même boisson mais moins nutritive.

Les chercheurs ont retrouvé vingt ans plus tard ces enfants devenus adultes, soit 1500 personnes et ont étudié leur situation économique. Résultat : les hommes qui avaient reçu avant l'âge de 3 ans un complément alimentaire nutritif avaient un revenu supérieur de 46% à ceux qui n'avaient bénéficié que d'un complément placebo. En revanche, aucune différence de revenu n'était observée chez les femmes.


Malnutrition pendant la grossesse


Une mère qui s’alimente mal donne naissance à un bébé malnutri, un enfant qui sera victime de malnutrition chronique. Beaucoup de mères ne se rendent pas comptent que le fœtus dépend d’elles pour avoir l’énergie, les protéines, les vitamines et autres éléments nécessaires à son bon développement.

Le fait de ne pas être bien nourris durant leur développement intra-utérin peut être fatal aux enfants. S’ils arrivent à survivre, ils pourraient subir de différentes séquelles, aussi bien sur leur développement physique  croissance staturale et pondérale  que sur leur développement intellectuel  développement du cerveau et cognitif .

Les carences en vitamines et micro nutriments ne sont pas toujours visibles mais peuvent avoir des conséquences graves sur la santé de la mère et de l’enfant. Des carences en iode peuvent entraîner des handicaps physiques et mentaux chez l’enfant, un accouchement d’enfant mort-né ou encore des fausses couches.

Raison pour laquelle, il est indiqué aux femmes enceintes d’adopter un régime équilibré complet durant la grossesse, en mangeant un repas de plus tous les jours, soit quatre repas, surtout pendant le dernier trimestre, tout en enrichissant le plat de base avec des aliments riches en fer et en vitamine A et en utilisant des sels iodés.

Les médecins conseillent toujours les mères de pratiquer l’allaitement exclusif durant les six premiers mois du bébé et d’introduire des aliments adaptés à son âge à partir de son huitième mois. A ce moment,  il faut adopter une alimentation variée et équilibrée en quantité et en qualité, tout en faisant recours au sel iodé et en respectant les règles d’hygiène.

Et les conséquences ne se répercutent pas uniquement sur l’avenir de l’enfant concerné mais aussi sur le développement socio-économique du pays. Sachant que la capacité de production des personnes atteintes de malnutrition chronique diminue de 10% par rapport à celle des personnes non affectées par ce problème.


Influence de la nutrition dans le rendement scolaire


La croissance de l’enfant de 6 à 12 ans est dans une phase de ralentissement, mais elle demeure encore considérable. À cette période de sa vie, l’enfant déploie normalement une activité physique intense et sa dépense énergétique peut être plus grande que celle d’un travailleur de force. Pour cette raison, et parce qu’en plus l’école impose à l’élève un rythme de vie particulier, celui-ci a des besoins nutritionnels spécifiques.

La hantise de sous-alimenter l’enfant qui reste fréquente chez les mamans qui le laissent alors manger à toute heure, et qui n’hésitent pas à le bourrer de sucreries, résulte dans un excès alimentaire fort préjudiciable et un conflit avec l’enfant qui ne mange plus aux repas des mets équilibrés, mais grignote n’importe quoi librement.

Il peut y avoir aussi un déséquilibre dans la répartition de l’alimentation, le petit déjeuner étant trop maigre, trop rapidement pris, alors que le dîner est trop abondant, pris trop tard dans la soirée. On force l’enfant à manger au moment où il est le plus fatigué et qu’il cesse son activité, et on ne le laisse pas faire le plein au moment du départ.

Aujourd’hui, la relation entre la malnutrition et le développement intellectuel est établie. L’enfant mal nourri est apathique, irritable, et perd la joie d’apprendre. De nombreuses études ont établi que les enfants qui souffrent de malnutrition manifestent clairement des retards importants dans leur développement psychomoteur et intellectuel. Ils peuvent avoir jusqu’à 10 et même 15 points de moins de quotient intellectuel que les enfants bien nourris.

Le facteur le plus répandu de malnutrition réelle chez l’enfant d’âge scolaire est l’absence systématique d’un petit déjeuner complet et substantiel. L’insuffisance chronique du petit déjeuner est responsable chez l’écolier d’un coup de pompe, un état d’hypoglycémie, qui entraîne un relâchement de l’attention dans les deux dernières heures de la matinée.

L’enfant en carence de glucose n’arrive plus à bien comprendre, il devient nerveux et irritable, et perd confiance en lui. La récréation de 10 heures lui permet souvent d’avoir accès à des excitants, boissons sucrées, chocolat, etc., qui vont élever artificiellement sa glycémie chancelante. Cependant, ils ne peuvent pas fournir à son cerveau le glucose dont il a désespérément besoin pour étudier, glucose que seule une bonne ration de pain complet le matin aurait pu lui fournir.

L’habitude de sauter le petit déjeuner est une forme grave de malnutrition qui affecte beaucoup l’enfant d’âge scolaire, perturbant son développement, et troublant son apprentissage. L’écolier ne peut pas soutenir l’effort mental qui est exigé de lui au cours d’une matinée de classe, s’il n’a pas fait auparavant le “plein en glucose”, et consommé un repas substantiel riche en céréales non raffinées et en pain complet, accompagné de fruits frais, et d’une source appropriée de protéines sous forme de noix, graines, lait de soja ou d’amande.

La carence en eau, après la carence en oxygène, est de toutes les carences alimentaires la plus grave et la plus lourde de conséquences. On a établi qu’une perte en eau de seulement 10% de l’eau contenue dans l’organisme cause de sérieux dérangements  inattention, idées embrouillées, perte de mémoire, idées noires, fatigue, faiblesse musculaire, etc. , alors qu’une perte de 20% d’eau peut entraîner la mort. Les besoins en eau d’un enfant sont au minimum de 1,5 litre par jour. Par contre dès que l’enfant se livre à des activités physiques, et transpire, ces pertes atteignent facilement 2 litres, et parfois 2,5 litres.


Lutte contre la malnutrition


L'Unicef s'efforce de prévenir les pires effets de la malnutrition en accordant aux pays des financements et des aides pour distribuer des micro nutriments essentiels pour renforcer le système immunitaire, comme le fer et la vitamine A, durant les campagnes de vaccination ou à travers des aliments enrichis.

L'Unicef, les gouvernements, les producteurs de sel et des organisations du secteur privé tentent aussi d'éliminer la carence en iode, qui est la principale cause des retards mentaux et des lésions cérébrales évitables, dans le cadre de la campagne d'information sur l'iodation universelle du sel (USI).

Dans les communautés, l'Unicef explique aussi comment offrir aux enfants une bonne nutrition aux personnes qui en ont la charge, en pratiquant l'allaitement maternel, par exemple.

Dans les situations d'urgence, l'Unicef évalue les besoins nutritionnels et sanitaires des populations affectées, encourage l'allaitement maternel en créant des espaces protégés pour les femmes enceintes et qui allaitent, fournit des micro nutriments essentiels, soutient des centres d'alimentation thérapeutique pour les enfants atteints de malnutrition grave et fournit des vivres pour les orphelins.

Le lait riche en énergie spécialement fabriqué pour les enfants sévèrement malnutris, l'est généralement en mélangeant du lait de vache (lait en poudre), de l'huile et du sucre. Or en région tropicale les chèvres produisent un lait de qualité et souvent moins cher. Des études ont montré qu'il était aussi efficace que le lait de vache pour lutter contre la malnutrition.


La spiruline  une solution aux problèmes de malnutrition


La spiruline est une micro-algue extrêmement riche en protéines, renferme entre 55 % et 70 % de protéines d’excellente qualité, grâce à leur proportion d’acides aminés. Cette micro-algue contient les 8 acides aminés qui doivent impérativement être fournis à notre organisme. Normalement, on ne les trouve tous ensemble que dans les produits d’origine animale, pas dans les végétaux. Les micro-algues sont des exceptions à la règle.

La spiruline constitue également une source intéressante de fer, de bêta-carotène et de vitamines du groupe B qui y sont présents en quantité très appréciable. Ainsi, 2 à 4g de spiruline suffisent à couvrir les besoins quotidiens chez l’enfant en fer, zinc et vitamine A.

Elle contient également une quantité importante d’acides gras insaturés de la famille des oméga-6 (acides gamma-linoléniques).

Du fait de sa teneur élevée en protéines, cette micro-algue a démontré son efficacité contre la malnutrition des enfants, notamment grâce à sa teneur exceptionnelle en protéines contenant les principaux acides aminés indispensables à l’organisme.

Elle est consommable fraîche, crue ou cuite, ou réduite en poudre après séchage. Elle se mélange aisément à tous les aliments, auxquels elle ne se substitue cependant pas, et vient en compléter la ration protéinique et vitaminique.

Elle est considérée comme l'aliment le plus riche en protéines actuellement connu et représente une arme efficace contre la malnutrition. La spiruline peut être consommée chez les enfants, et elle pourrait venir équilibrer le régime alimentaire des plus jeunes qui souffrent de malnutrition.


Plusieurs études sur les propriétés de la spiruline pour lutter contre la malnutrition et la malnutrition infantile ont été réalisées. Des études scientifiques ont montré que consommer un gramme de spiruline par jour correspond à manger un kilo de fruits et légumes de toutes les variétés, la contribution nutritionnelle de cette nourriture est telle que différentes organisations mondiales travaillent à favoriser la production de cette algue antique pour combattre la malnutrition au niveau mondial.

Sur le terrain, en Afrique, en Asie, et en Amérique du Sud, de nombreuses expériences ont démontré l’efficacité impressionnante de la consommation quotidienne de 10g. de spiruline pendant trois mois, dans des cas de malnutrition aiguë. Les gouvernements se penchent de plus en plus sur cette algue pour combattre la malnutrition dans le monde.

L’Organisation mondiale de la santé et l’Organisation des Nations Unies l’ont déclarée la meilleure nourriture pour lutter contre la malnutrition dans les pays en développement, où il est difficile de se nourrir avec des protéines.












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